Au cours de la décennie écoulée, deux tendances fortes s’imposent : la première tendance, est selon Thierry Ehrmann, Pdg et fondateur d’Artprice, leader mondial de l’information sur le marché de l’art, « une véritable révolution dans la géopolitique du marché de l’art mondial, en une décennie, la Chine est passée du neuvième rang au premier rang en 2010 des ventes aux enchères de Fine Art devant le Royaume-Uni et les Etats-Unis qui détenaient avec suprématie le marché depuis les années 50″. Quant à la France, sa perte de compétitivité constante d’année en année fait d’elle la grande perdante de cette décennie, notamment par le retard pris dans la réforme des ventes publiques exigée par la Directive Européenne pour le 28/12/2009 et le scandale Drouot dont la saga judiciaire ne cesse de rejaillir.
La deuxième tendance est le constat unanime des acteurs du marché de l’art à voir une mutation sans précédent du commerce de l’art. La structure même du marché change, notamment avec la suprématie d’Internet et ses deux milliards et demi de connectés qui sont à l’origine de l’accélération fulgurante des ventes d’art en ligne, les compétitions générées par plus de 260 foires d’art organisées chaque année dans le monde et l’importance des investisseurs et fonds d’investissements dans l’art. L’émulation qu’ils ont créée à grand renfort médiatique a participé à faire de l’investissement dans l’art un nouveau phénomène socioculturel. L’assimilation de l’art à un actif financier par certains a débouché sur un nouveau modèle : celui de la bourse de l’art. La Chine fait figure de pionnière dans ce domaine car le gouvernement chinois lançait en 2009 la Shenzen Cultural Assets and Equity Exchange (SZCAEE).
Cette année 2010 a été riche en événements : après l’envolée des prix de l’art entre 2004 et 2008 et la contraction sévère du marché entre octobre 2008 et l’été 2009 (chute des volumes et chute des prix) vint la reprise de la compétition jusqu’à des sommets de prix jamais atteints auparavant… le constat de cette dernière décennie est celui d’une accélération considérable du rythme du marché et de son déplacement à l’est du planisphère. Après le précédent krach du marché de l’art (1991), près de quatre années de patience furent nécessaires avant qu’une reprise des prix ne s’amorce. Cette fois, le marché haut de gamme a retrouvé sa santé en un an et demi à peine.
En 2008, après la crise de Lehman & Brothers, la Chine est devenue le moteur de la relance économique mondiale. Parallèlement, le gouvernement chinois a démontré l’importance accordée à l’art et la culture via les JO de Pékin en 2008, l’Exposition Universelle de Shanghai en 2010 puis le travail de fond du Ministère de la Culture et des Finances pour rendre les musées publics gratuits en Chine. La fierté de la culture chinoise en passe aussi par sa valorisation à l’échelle mondiale. Les collectionneurs chinois s’imposent comme des modèles, des travailleurs pour leur patrie. Grâce au soutien et aux liquidités importantes de ces collectionneurs, les artistes chinois ont rattrapé leur retard sur la cote des artistes occidentaux et ils l’ont fait à une vitesse fulgurante.
Artprice publie en 7 langues son rapport exclusif du marché de l’art repris par plus de 6 300 médias et institutions internationaux chaque année. Réalisé à partir des 5,4 millions de résultats
d’enchères de
3 600 maisons de ventes, le rapport annuel « Tendances du Marché de l’art 2010″ est constitué de 27 pages d’analyses macro-économiques et
micro-économiques mises à jour au fil de l’actualité des ventes et des évolutions des prix des œuvres d’art. Ce rapport édité par ArtMarketInsight, l’agence de presse d’Artprice, avec le
département d’Econométrie d’Artprice contient aussi des classements originaux tels que le TOP 500 des artistes par chiffre d’affaires, la liste des 100 plus fortes enchères de l’année.